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Végétaux Xylella fastidiosa présente en Corse

La bactérie identifiée en Corse sur Polygala myrtifolia appartient à la sous-espèce multiplex. Un plan d'urgence a été mis en place, ainsi qu'une mission d'expertise.

La bactérie pathogène a été détectée sur l'île de Beauté en juillet sur Polygala myrtifolia. Cette sous-espèce diffère de celle se propageant en Italie.

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Le 22 juillet dernier, un premier végétal porteur de Xylella fastidiosa (*) a été découvert dans le sud de la Corse. Une vingtaine de plantes touchées par la bactérie ont ensuite été détectées sur différents foyers : il s'agit toutes de polygales à feuille de myrte Polygala myrtifolia issues d'un même lot, qui aurait été importé de Toscane et implanté sur l'île en 2010. Un plan d'urgence (désinsectisation à base de deltaméthrine, destruction des Polygala, des végétaux douteux et des plantes hôtes dans un rayon de 100 m autour des plantes infectées...) a été mis en place, ainsi que le déploiement d'une mission d'expertise. Des analyses sont menées sur des prélèvements effectués à proximité des polygales malades. Un arrêté préfectoral du 10 août 2015 précise les priorités d'action afin de prévenir la propagation « de façon proportionnée ». Des mécanismes d'indemnisation des professionnels et particuliers concernés par la lutte contre l'organisme de quarantaine sont à l'étude.

La bactérie présente dans les échantillons appartient à la sous-espèce multiplex, différente de X. fastidiosa subsp. pauca identifiée en Italie. Ces sous-espèces n'attaquent pas forcément les mêmes végétaux, mais la probabilité de recombinaison entre elles est forte.

Une vigilance indispensable

Le ministre de l'Agriculture a annoncé l'attribution d'une dotation spécifique (530 000 euros) pour renforcer en agents et en matériels les services de l'État et de la Fredon Corse (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles).

La France a mis en place dès septembre 2014 un plan d'action national contre Xylella dont elle a renforcé les mesures en 2015. Dans un communiqué daté du 31 juillet, plusieurs organisations professionnelles dont la FNPHP (Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières) demandent pourtant que soient « mises en oeuvre rapidement des mesures de contrôle et des mesures prophylactiques sur les plants importés, afin de réduire les risques de propagation ». Elles rappellent « qu'au-delà des plans déployés par les pouvoirs publics, la vigilance de tous les professionnels reste la meilleure arme de défense contre ce qui se présente comme un fléau pour beaucoup de productions agricoles et horticoles ». Un collectif corse anti-Xylella réclame, quant à lui, l'interdiction totale d'importation de végétaux sur l'île de Beauté.

La crise sanitaire a commencé avec la détection d'oliviers contaminés en Italie, dans la région des Pouilles, en octobre 2013. La bactérie a provoqué des dessèchements sur feuilles et des symptômes de déclin rapide sur oliviers, lauriers roses, amandiers et chênes. Des milliers d'hectares d'oliveraies ont été ravagés. En avril 2015, des caféiers provenant des Pays-Bas et contaminés par Xylella ont été détectés sur le marché de Rungis.

Valérie Vidril

(*) Voir le Lien horticole n° 887 « Xylella fastidiosa détectée en Italie », p. 7, et n° 924 « Inquiétudes aux frontières », p. 4.

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